terça-feira, agosto 01, 2006

Perante a loucura da guerra (não importa qual), prefiro as palavras de outros às minhas.

« Mirza Qadir s’interpose entre toi et ton Dieu. Tu le bénis de t’avoir posé cette question, de t’avoir évité d’entrer en guerre avec Dieu. Tu implores la miséricorde divine et t’adresses à Mirza Qadir:
C’est peu dire, mon frère, ils n’ont pas épargné une seule vie… Je me demande ce que Dieu pouvait bien nous reprocher… Notre village est réduit en poussière.
Pourquoi l’ont-ils attaqué?
Tu sias bien, mon ami, dans ce pays, si tu te demandes pourquoi, il faut commencer pour faire parler les morts dans leurs tombes. Qu’est-ce que j’en sais, moi, pourquoi? Il ya quelque temps, une bande de traîtres du gouvernement est venue lever des troupes. La moitié des jeunes gens a fui, l’autre moitié s’est cachée. Prétextant la fouille des maisons, les miliciens ont tout pillé et saccagé. En pleine nuit, des homes arrivés du village voisin ont massacré les miliciens du régime… Au matin, ils sont repartis avec les jeunes gens qui s’étaient dissimulés pour échaper aux bannières rouges… Dès le lendemain les Russes étaient là, le village était encirclé. Je me trouvais au Moulin. Tout à coup il ya eu une détonation. Je suis sorti. Je ne voyais que des flammes et de la poussière. Je me suis mis à courir vers la maison. Pourquoi n’ai-je donc pas été tué par un éclat avant d’arriver chez moi! Quel péché avais-je donc commis pour être condamné à vivre, à être témoin de…
Ta gorge est nouée. Les larmes font irruption dans tes yeux. Non, ce ne sont pas des larmes, c’est ton chagrin qui fond et qui s’écoule. Laisse-le couler. »


******

«…Ta gorge est au bord de l’explosion. Une larme coule. Tu viens la cueillir sous ton oeil avec un pan de ton turban. Puis tu continues:
− Il n’y a que ce petit-fils qui ait survécu. Et lui ne peut pas m’entendre. J’ai l’impression de m’addresser à une pierre.
Ça me brise le coeur… Parler, ça ne suffit pas, mon frère, si on ne l’entend pas, ça ne sert à rien, c’est comme des larmes…»

*****

«… L’enfant rit et se met à courir vers la baraque du gardien.
Tu l’appelles.

− Reviens! Où vas-tu?
En vain. Laisse-le donc s’amuser un peu. »

Terre et Cendres, Atiq Rahimi. Romance traduzido do persa por Sabrina Nouri. P.O.L. éditeur.

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